La tradition bénédictine
C’est la tradition des Saints Pères qui a formé notre bienheureux Père saint Benoît ; c’est d’elle qu’il a vécu et c’est elle qu’il a transmise.
Bien loin, en effet, de vouloir faire une œuvre originale ou un commencement absolu, le fondateur du Mont Cassin s’inscrit dans une longue tradition monastique qu’il va tenter d’adapter à l’Occident latin.
C’est à la fois dans les œuvres des Pères qu’il connaissait fort bien et dans son expérience personnelle qu’il a puisé chacun des éléments de sa Règle. C’est ainsi qu’il écrit :
« Quant à celui qui se hâte vers la perfection de la vie religieuse, il y a pour lui les enseignements des saints Pères dont l'observation conduit l'homme jusqu'aux cimes de la perfection.
Quelle est en effet la page, quelle est la parole ayant Dieu pour auteur, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, qui ne soit une norme parfaitement droite pour la vie humaine ?
Quel est le livre des saints Pères catholiques qui ne nous fasse entendre comment courir tout droit jusqu'à ce que nous parvenions à notre créateur ?
Et encore les Conférences des Pères et leurs Institutions et leurs Vies, ainsi que la Règle de notre saint Père Basile, que sont-elles d'autre que des instruments de vertus pour les moines de bonne vie et obéissants ? »
Règle de saint Benoît
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Dans le haut Moyen-Âge la plupart des monastères ont une règle ‘mixte’, c'est-à-dire une règle propre, établie par les fondateurs et plus ou moins inspirée des plus anciennes règles, en particulier - non pas uniquement - de celle de saint Benoît.
Réuni par l’empereur Louis le Pieux en 817, le Concile d’Aix-la-Chapelle procède, à l’instigation de saint Benoît d’Aniane, à une unification des établissements monastiques afin de fortifier l’unité intérieure et politique de l’empire, et qui impose ainsi à toutes les communautés monastiques la règle de saint Benoît.
Les moines latins deviennent alors en quelque manière « les moines bénédictins ».